Un témoignage, partie 2

Publié le par Boris

 Les origines psychobiologiques du cancer : Claude Sabbah


En quoi, toutefois, cette relation s’appliquait-elle au cancer ? Groddeck affirmait que, d’après ce qu’il avait vu de ses patients, il existait une correspondance entre les types de conflits psychologiques et les types de cancers, mais il n’en apportait aucune preuve expérimentale. A cette époque, cela me paraissait trop simpliste, et, même si quelque chose me semblait profondément juste dans sa théorie, je ne voyais pas en quoi le fait de déclencher une maladie mortelle comme le cancer pouvait bien aider l’organisme à « survivre ».

Toutefois, j’ai commencé à mieux comprendre lorsque j’ai découvert les travaux d’un cancérologue contemporain, du nom de Claude Sabbah. Ce dernier avait pendant longtemps pratiqué la médecine officielle, avant de se rendre compte que, dans beaucoup de cas, le cancer avait un rapport avec le vécu du patient, et que par conséquent la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie ne faisaient souvent que le mutiler inutilement.

Reprenant le modèle de Groddeck, il a alors prouvé que le cancer n’était pas une maladie dégénérative à proprement parler, mais une réponse de l’organisme à un conflit vécu dans l’isolement, et ressenti comme particulièrement dramatique, au point de mettre l’existence elle-même en jeu. Ses travaux démontraient sur une base expérimentale que le cancer n’intervenait pas comme une simple erreur génétique, mais qu’il s’agissait d’un mode de reproduction cellulaire de crise, venant répondre à un stress particulièrement intense.

Admettons, par exemple, qu’un homme apprenne qu’il est licencié. Totalement désemparé, il vit dès lors dans la peur terrible de ne plus avoir le minimum nécessaire pour vivre. Son cerveau analyse cette situation comme un conflit de survie, qui se résume ainsi : « Je ne vais bientôt même plus avoir de quoi me nourrir. »

Or, le but du cerveau étant d’assurer à tout prix la survie de l’organisme, il enclenche alors un programme de production accélérée de cellules qui vont suractiver les fonctions de son foie, ce qui se traduit par l’apparition d’un cancer du foie. Tout comme pour la myopie, il s’agit bien d’une réponse biologique à un conflit psychologique. C’est sur cette base que Claude Sabbah, depuis les années quatre-vingt-dix, a fondé une discipline qu’il a nommée la « biologie totale » (également appelée « psychobiologie » ou « décodage biologique »), et grâce à laquelle lui et d’autres médecins ont soigné et guéri un grand nombre de patients.

Je n’étais toujours pas pleinement convaincu, et je restais très prudent vis-à-vis de toute approche promettant une guérison totale, mais les exemples donnés par ces chercheurs me paraissaient frappants et, intuitivement, j’ai senti que cela pouvait expliquer ce qui était arrivé à ma mère. Les docteurs que nous avions vus, en effet, nous avaient dit que le cancer était principalement provoqué par des produits cancérigènes et des prédispositions génétiques, et qu’il avait besoin de plusieurs années pour se développer pleinement. Cependant, ma mère était suivie par un diététicien depuis longtemps, et il n’y avait aucun antécédent familial de cancer dans la famille. En revanche, elle avait vécu un fort conflit de trahison, et elle avait développé un cancer du côlon qui était apparu sur une période très courte. Bien sûr, je me méfiais de mes propres espoirs, en sachant à quel point ils peuvent déformer le jugement, mais le fait est que, pour la première fois depuis un an, j’avais affaire à une théorie qui donnait réellement un sens à ses symptômes et à leur évolution : Biserka était profondément persuadée que l’amour pouvait tout guérir, mais son chemin de vie l’avait finalement conduite dans un cercle de personnes ayant renoncé à leur humanité, et que l’amour ne pouvait toucher. Nous avions eu la chance de pouvoir nous écarter d’eux avant d’être complètement détruits, mais il n’y avait rien à faire pour effacer les chocs psychologiques que cette expérience avait laissés derrière elle : ma mère mourait, littéralement, de chagrin.

Toutefois, si j’avais pleinement admis la relation entre l’esprit et le corps, je me posais encore un certain nombre de questions sur ces diverses théories. En dehors de Groddeck et de Claude Sabbah, j’avais en effet découvert les travaux de beaucoup d’autres chercheurs dans ce domaine, et j’avais du mal à concilier les différences de points de vue qui existaient entre eux. Pour y répondre, j’ai alors pris contact avec Richard Sünder, le psychothérapeute dont le site Internet m’avait fait découvrir l’approche psychosomatique. C’est en discutant avec lui que j’ai fini par y voir plus clair, et par comprendre que tous ces travaux avaient un fondement réellement scientifique (c’est un point important, que je développerai en détail dans les chapitres suivants). Groddeck avait énoncé l’idée de base, mais il n’avait pas eu les moyens de la vérifier expérimentalement et, depuis cette époque, des médecins qui s’intéressaient à la psychosomatique avaient démontré, grâce aux moyens de la science moderne, que c’était bien le cerveau qui déterminait la zone où le cancer allait apparaître, et qu’il était possible, par la seule lecture d’un scanner, de dire quel type de traumatisme psychologique avait vécu le patient.

De plus, et c’est l’un des éléments qui ont achevé de me convaincre, cette approche, contrairement à la théorie officielle du cancer, avait une vraie base biologique. La médecine officielle, en effet, voit dans le cancer une dysfonction du corps qu’il faut corriger, mais elle n’explique pas pourquoi la nature a conservé une telle « erreur de programmation » dans le patrimoine génétique des espèces. Si le cancer était vraiment une menace, il aurait fallu qu’il soit automatiquement éliminé par la sélection naturelle, en vertu de la loi qui veut que ce sont les individus les plus forts et les plus adaptés qui survivent. Le simple fait qu’il existe partout aujourd’hui encore prouve qu’il doit forcément avoir une fonction utile à la vie.


Cruelle découverte


Très vite, les éléments se sont mis en place et, environ trois semaines plus tard, je me rendais à l’hôpital avec mon père pour exposer nos découvertes à un chef de service de médecine interne à l’hôpital où Biserka était traitée. Armé de tout ce que j’avais appris, je lui ai alors expliqué pourquoi je pensais que ma mère n’était pas soignée de la façon qui convenait, en insistant notamment sur le fait que les nombreuses incohérences de son dossier devenaient beaucoup plus logiques si on envisageait le problème en tenant compte du rôle central joué par le psychisme. Je lui ai cité les travaux de ces différents médecins et chercheurs, ceux que je connaissais alors, sur la question.

C’est à ce moment que j’ai vécu mon premier vrai choc concernant ce système. Cette doctoresse, en effet, m’a répondu qu’elle connaissait ces théories ! Toutefois, elle m’a aussi expliqué qu’elle doutait du fait que l’esprit puisse réellement jouer un rôle dans le déroulement de la maladie, et que, « même si elle le croyait, il lui était de toute façon impossible de cautionner une approche qui n’entrait pas dans le cadre du protocole ».

J’ai senti très clairement, lorsque nous avons parlé, qu’il s’agissait d’un sujet extrêmement sensible, et qu’elle soupesait soigneusement chacun des mots qu’elle prononçait, comme si le fait d’admettre un point de vue différent de celui de la médecine officielle représentait quelque chose de particulièrement dangereux pour elle. Mais j’ai également senti qu’elle ne croyait pas réellement à ce qu’elle disait, et qu’il y avait une différence entre le discours qu’elle tenait en tant que représentante attitrée du système et ce qu’elle pensait en tant qu’être humain.

Néanmoins, il était clair qu’elle n’allait faire aucun effort pour nous aider, et mon père, qui était sur le point d’exploser, est sorti de la pièce. Nous avons tous les deux quitté l’hôpital à la fois révoltés et atterrés par ce que nous venions d’entendre.


Un faux espoir


Le jour suivant, pourtant, nous avons eu une bonne surprise. Biserka nous a appelés de l’hôpital, avec dans la voix un enthousiasme qui semblait l’avoir abandonnée depuis plusieurs semaines. Elle nous a alors expliqué que, contre toute attente, le chef de service avec qui nous avions discuté la veille était venue la voir, et qu’elle était revenue sur ses positions. Tout ce que nous lui avions dit l’avait troublée, et elle avait consulté le dossier de ma mère, pour se rendre compte qu’il y avait un grand nombre d’éléments apparemment inexplicables qui prenaient effectivement un sens si on les interprétait selon l’angle que nous lui avions suggéré.

La joie que nous avons ressentie à ce moment-là était énorme, car nous percevions tout à coup une ouverture possible. Cette illusion fut de courte durée. Le cancérologue qui soignait ma mère, en effet, est passé l’examiner le jour suivant et a préconisé une nouvelle chimiothérapie, alors même que la première avait été un échec total. Nous espérions que le chef de service allait nous défendre ; au lieu de cela, elle s’est contentée de s’effacer devant sa hiérarchie. Nous avons alors compris qu’il n’y avait aucune aide à attendre de ce côté-là.

C’est à la suite de ces événements que j’ai pu voir à quel point le comportement de ces médecins était dicté par la peur. Ils avaient prêté serment de défendre la vérité et de faire passer l’intérêt de leur patient avant tout le reste, mais, en pratique, ils défendaient le système contre les gens qu’ils devaient soigner. Leur vision de la maladie s’arrêtait au corps et était devenue tellement spécialisée qu’ils étaient incapables d’envisager un être humain dans sa globalité. Le but de leur action consistait finalement à éliminer les symptômes par tous les moyens technologiques dont ils disposaient, sans se soucier de l’âme humaine, qui avait cessé d’exister à leurs yeux.

Toutefois, j’étais beaucoup moins en colère contre le système médical que contre moi-même. Pourquoi ? Parce que, dans toute cette histoire, j’avais fait l’erreur de renoncer à réfléchir par mes propres moyens. En dépit de tous les éléments qui étaient devant mes yeux, j’avais réussi à me convaincre que le système fonctionnait au mieux, et que les médecins ne pouvaient que la guérir. Je me suis laissé aveugler par ma peur, et quand j’ai finalement compris, c’était trop tard.

Deux semaines seulement après ces événements à l’hôpital, ma mère était devenue si faible qu’elle a fait une attaque. Elles est morte dans mes bras et ceux de mon père, sans que je puisse rien faire. C’était fini.


Pourquoi le système doit changer


Je ne cache pas mon amertume à l’égard de tout ce qui s’est passé, mais je veux qu’il soit clair que mon hostilité envers la médecine institutionnelle n’est pas le simple produit d’une réaction purement émotionnelle. Lorsque je suis entré la première fois en contact avec le système hospitalier, j’avais relativement confiance en lui, car je me disais qu’en ce début de XXI e siècle, c’était un des domaines où la science avait fait le plus de progrès.

Pourtant, au fur et à mesure que j’ai compris ce qui se passait réellement dans les hôpitaux, ma vision des choses a complètement changé. Ma mère, en effet, avait été traitée pour un cancer, et, faute d’avoir le moindre élément scientifique à opposer aux médecins, nous avons dû accepter qu’elle subisse un traitement qui l’a laissée mourir à petit feu. Pourtant, la façon dont sa maladie était apparue et dont elle a évolué était en contradiction totale avec la théorie censée l’expliquer. Je n’attendais pas des médecins un miracle, mais une chose très simple : qu’ils admettent la possibilité que la maladie de ma mère découlait de ce qu’elle avait vécu. Le simple fait de lui permettre de parler l’aurait aidée : une « maladie » est d’abord un « mal dit ».


Le courage de dire non


J’aimerais, à ce propos, raconter une étonnante coïncidence, qui s’est produite une semaine seulement après l’enterrement de ma mère.

Ce jour-là, je marchais dans la rue en bas de chez moi, sans trop savoir où j’allais. C’est alors que je suis tombé sur un ancien camarade de classe, Fabien. Ce dernier avait entrepris des études de médecine, et il venait de faire un an d’internat à l’hôpital Georges-Pompidou. Je lui ai expliqué que ma mère venait de mourir après avoir été traitée pour un cancer.

Au début, j’ai hésité à lui dire franchement ce que je ressentais car j’avais peur de le blesser, mais il a suffi que nous discutions quelques minutes pour que je comprenne qu’il avait également eu une très mauvaise expérience du système hospitalier. Finalement, je lui ai dit tout ce que m’avait laissé sur le cœur cette année de cauchemar, et c’est alors qu’il m’a annoncé qu’il venait de quitter l’hôpital pour ouvrir un cabinet d’ostéopathe. Lui aussi avait eu l’occasion de voir à quel point la médecine officielle avait fini par se transformer en une gigantesque mécanique insensible aux individus, et, dégoûté par ce qu’elle était devenue, il avait pris la décision de s’en éloigner le plus possible.

Il m’a aussi expliqué que ses collègues médecins lui avaient presque unanimement conseillé de ne pas suivre cette voie, car, en ouvrant un cabinet d’ostéopathie, il prenait un risque économique énorme. La seule façon de rentabiliser l’activité de médecin, à leur yeux, était de faire son internat en hôpital pour apprendre les ficelles du métier, d’ouvrir un cabinet de médecine générale, et de prendre un maximum de patients et de leur prescrire autant de médicaments que possible pour amortir l’achat du matériel médical et des locaux.

Toutefois, il avait bien vu où menait cette logique infernale et, plutôt que de se transformer, selon sa propre expression, en « épicier de la médecine », il avait purement et simplement renoncé à prescrire le moindre médicament. Désormais, il prenait le temps d’écouter chaque patient, et de le soigner en le considérant réellement en tant qu’individu.

Le plus ironique dans cette histoire, c’est qu’il m’a expliqué que, bien que la médecine officielle condamne l’ostéopathie (et de façon générale toutes les médecines dite « alternatives »), une bonne partie de sa clientèle était composée... de médecins. Ces derniers déconseillaient à leurs clients d’aller voir ailleurs, mais, lorsqu’ils étaient souffrants, cela ne semblait par les déranger d’aller voir un ostéopathe pour éviter d’avoir à prendre des médicaments...

Voilà pourquoi je dis que la médecine d’Etat n’a aucune excuse pour continuer d’appliquer des traitements mutilants à ses patients. A l’heure actuelle, il existe d’autres façons d’envisager la maladie, d’autres approches pour guérir, et la plupart des médecins le savent très bien. Ils savent à quel point les souffrances de l’âme humaine ont un impact profond sur le corps, et à quel point les résoudre compte pour guérir de la maladie. Mais ils ont peur et, plutôt que de prendre le risque de défendre ouvertement cette approche, ils choisissent d’ignorer tout ce qui pourrait remettre en cause le système en place.

Encore une fois, je comprends les pressions qui pèsent sur eux, et mon but n’est pas d’accuser qui que ce soit. Mais le fait est que le système de santé ne remplit plus son rôle, que ses dysfonctionnements ont contribué à me faire perdre l’une des personnes que j’aimais le plus au monde, et que, à présent, j’entends bien faire tout mon possible pour que cela n’arrive pas à d’autres.

Depuis la mort de ma mère, j’ai eu l’occasion de rencontrer un certain nombre de thérapeutes, mais aussi de malades, et j’ai pu vérifier par moi-même en quoi le lien entre le corps et l’esprit était structuré selon des règles bien précises. J’ai ainsi eu l’occasion d’assister à ce que la médecine appelle des « miracles », et qui n’est en réalité que le processus de guérison naturelle du corps lorsque l’esprit a surmonté ses conflits.

C’est dans cet esprit que j’ai écrit mon livre, afin de présenter au public une série d’analyses et d’exemples sur lesquels chacun peut réfléchir. Les internautes intéressés trouveront de plus amples détails dans le dossier ci-dessous :


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