Un témoignage, partie 2
Les origines psychobiologiques du cancer : Claude Sabbah
Toutefois, jai commencé à mieux comprendre lorsque jai découvert les travaux dun cancérologue contemporain, du nom de Claude Sabbah. Ce dernier avait pendant longtemps pratiqué la médecine officielle, avant de se rendre compte que, dans beaucoup de cas, le cancer avait un rapport avec le vécu du patient, et que par conséquent la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie ne faisaient souvent que le mutiler inutilement. Reprenant le modèle de Groddeck, il a alors prouvé que le cancer nétait pas une maladie dégénérative à proprement parler, mais une réponse de lorganisme à un conflit vécu dans lisolement, et ressenti comme particulièrement dramatique, au point de mettre lexistence elle-même en jeu. Ses travaux démontraient sur une base expérimentale que le cancer nintervenait pas comme une simple erreur génétique, mais quil sagissait dun mode de reproduction cellulaire de crise, venant répondre à un stress particulièrement intense. Admettons, par exemple, quun homme apprenne quil est licencié. Totalement désemparé, il vit dès lors dans la peur terrible de ne plus avoir le minimum nécessaire pour vivre. Son cerveau analyse cette situation comme un conflit de survie, qui se résume ainsi : « Je ne vais bientôt même plus avoir de quoi me nourrir. » Je nétais toujours pas pleinement convaincu, et je restais très prudent vis-à-vis de toute approche promettant une guérison totale, mais les exemples donnés par ces chercheurs me paraissaient frappants et, intuitivement, jai senti que cela pouvait expliquer ce qui était arrivé à ma mère. Les docteurs que nous avions vus, en effet, nous avaient dit que le cancer était principalement provoqué par des produits cancérigènes et des prédispositions génétiques, et quil avait besoin de plusieurs années pour se développer pleinement. Cependant, ma mère était suivie par un diététicien depuis longtemps, et il ny avait aucun antécédent familial de cancer dans la famille. En revanche, elle avait vécu un fort conflit de trahison, et elle avait développé un cancer du côlon qui était apparu sur une période très courte. Bien sûr, je me méfiais de mes propres espoirs, en sachant à quel point ils peuvent déformer le jugement, mais le fait est que, pour la première fois depuis un an, javais affaire à une théorie qui donnait réellement un sens à ses symptômes et à leur évolution : Biserka était profondément persuadée que lamour pouvait tout guérir, mais son chemin de vie lavait finalement conduite dans un cercle de personnes ayant renoncé à leur humanité, et que lamour ne pouvait toucher. Nous avions eu la chance de pouvoir nous écarter deux avant dêtre complètement détruits, mais il ny avait rien à faire pour effacer les chocs psychologiques que cette expérience avait laissés derrière elle : ma mère mourait, littéralement, de chagrin. Toutefois, si javais pleinement admis la relation entre lesprit et le corps, je me posais encore un certain nombre de questions sur ces diverses théories. En dehors de Groddeck et de Claude Sabbah, javais en effet découvert les travaux de beaucoup dautres chercheurs dans ce domaine, et javais du mal à concilier les différences de points de vue qui existaient entre eux. Pour y répondre, jai alors pris contact avec Richard Sünder, le psychothérapeute dont le site Internet mavait fait découvrir lapproche psychosomatique. Cest en discutant avec lui que jai fini par y voir plus clair, et par comprendre que tous ces travaux avaient un fondement réellement scientifique (cest un point important, que je développerai en détail dans les chapitres suivants). Groddeck avait énoncé lidée de base, mais il navait pas eu les moyens de la vérifier expérimentalement et, depuis cette époque, des médecins qui sintéressaient à la psychosomatique avaient démontré, grâce aux moyens de la science moderne, que cétait bien le cerveau qui déterminait la zone où le cancer allait apparaître, et quil était possible, par la seule lecture dun scanner, de dire quel type de traumatisme psychologique avait vécu le patient. De plus, et cest lun des éléments qui ont achevé de me convaincre, cette approche, contrairement à la théorie officielle du cancer, avait une vraie base biologique. La médecine officielle, en effet, voit dans le cancer une dysfonction du corps quil faut corriger, mais elle nexplique pas pourquoi la nature a conservé une telle « erreur de programmation » dans le patrimoine génétique des espèces. Si le cancer était vraiment une menace, il aurait fallu quil soit automatiquement éliminé par la sélection naturelle, en vertu de la loi qui veut que ce sont les individus les plus forts et les plus adaptés qui survivent. Le simple fait quil existe partout aujourdhui encore prouve quil doit forcément avoir une fonction utile à la vie.
Cest à ce moment que jai vécu mon premier vrai choc concernant ce système. Cette doctoresse, en effet, ma répondu quelle connaissait ces théories ! Toutefois, elle ma aussi expliqué quelle doutait du fait que lesprit puisse réellement jouer un rôle dans le déroulement de la maladie, et que, « même si elle le croyait, il lui était de toute façon impossible de cautionner une approche qui nentrait pas dans le cadre du protocole ». Jai senti très clairement, lorsque nous avons parlé, quil sagissait dun sujet extrêmement sensible, et quelle soupesait soigneusement chacun des mots quelle prononçait, comme si le fait dadmettre un point de vue différent de celui de la médecine officielle représentait quelque chose de particulièrement dangereux pour elle. Mais jai également senti quelle ne croyait pas réellement à ce quelle disait, et quil y avait une différence entre le discours quelle tenait en tant que représentante attitrée du système et ce quelle pensait en tant quêtre humain. Néanmoins, il était clair quelle nallait faire aucun effort pour nous aider, et mon père, qui était sur le point dexploser, est sorti de la pièce. Nous avons tous les deux quitté lhôpital à la fois révoltés et atterrés par ce que nous venions dentendre.
La joie que nous avons ressentie à ce moment-là était énorme, car nous percevions tout à coup une ouverture possible. Cette illusion fut de courte durée. Le cancérologue qui soignait ma mère, en effet, est passé lexaminer le jour suivant et a préconisé une nouvelle chimiothérapie, alors même que la première avait été un échec total. Nous espérions que le chef de service allait nous défendre ; au lieu de cela, elle sest contentée de seffacer devant sa hiérarchie. Nous avons alors compris quil ny avait aucune aide à attendre de ce côté-là. Cest à la suite de ces événements que jai pu voir à quel point le comportement de ces médecins était dicté par la peur. Ils avaient prêté serment de défendre la vérité et de faire passer lintérêt de leur patient avant tout le reste, mais, en pratique, ils défendaient le système contre les gens quils devaient soigner. Leur vision de la maladie sarrêtait au corps et était devenue tellement spécialisée quils étaient incapables denvisager un être humain dans sa globalité. Le but de leur action consistait finalement à éliminer les symptômes par tous les moyens technologiques dont ils disposaient, sans se soucier de lâme humaine, qui avait cessé dexister à leurs yeux. Toutefois, jétais beaucoup moins en colère contre le système médical que contre moi-même. Pourquoi ? Parce que, dans toute cette histoire, javais fait lerreur de renoncer à réfléchir par mes propres moyens. En dépit de tous les éléments qui étaient devant mes yeux, javais réussi à me convaincre que le système fonctionnait au mieux, et que les médecins ne pouvaient que la guérir. Je me suis laissé aveugler par ma peur, et quand jai finalement compris, cétait trop tard. Deux semaines seulement après ces événements à lhôpital, ma mère était devenue si faible quelle a fait une attaque. Elles est morte dans mes bras et ceux de mon père, sans que je puisse rien faire. Cétait fini.
Pourtant, au fur et à mesure que jai compris ce qui se passait réellement dans les hôpitaux, ma vision des choses a complètement changé. Ma mère, en effet, avait été traitée pour un cancer, et, faute davoir le moindre élément scientifique à opposer aux médecins, nous avons dû accepter quelle subisse un traitement qui la laissée mourir à petit feu. Pourtant, la façon dont sa maladie était apparue et dont elle a évolué était en contradiction totale avec la théorie censée lexpliquer. Je nattendais pas des médecins un miracle, mais une chose très simple : quils admettent la possibilité que la maladie de ma mère découlait de ce quelle avait vécu. Le simple fait de lui permettre de parler laurait aidée : une « maladie » est dabord un « mal dit ».
Ce jour-là, je marchais dans la rue en bas de chez moi, sans trop savoir où jallais. Cest alors que je suis tombé sur un ancien camarade de classe, Fabien. Ce dernier avait entrepris des études de médecine, et il venait de faire un an dinternat à lhôpital Georges-Pompidou. Je lui ai expliqué que ma mère venait de mourir après avoir été traitée pour un cancer. Au début, jai hésité à lui dire franchement ce que je ressentais car javais peur de le blesser, mais il a suffi que nous discutions quelques minutes pour que je comprenne quil avait également eu une très mauvaise expérience du système hospitalier. Finalement, je lui ai dit tout ce que mavait laissé sur le cur cette année de cauchemar, et cest alors quil ma annoncé quil venait de quitter lhôpital pour ouvrir un cabinet dostéopathe. Lui aussi avait eu loccasion de voir à quel point la médecine officielle avait fini par se transformer en une gigantesque mécanique insensible aux individus, et, dégoûté par ce quelle était devenue, il avait pris la décision de sen éloigner le plus possible. Il ma aussi expliqué que ses collègues médecins lui avaient presque unanimement conseillé de ne pas suivre cette voie, car, en ouvrant un cabinet dostéopathie, il prenait un risque économique énorme. La seule façon de rentabiliser lactivité de médecin, à leur yeux, était de faire son internat en hôpital pour apprendre les ficelles du métier, douvrir un cabinet de médecine générale, et de prendre un maximum de patients et de leur prescrire autant de médicaments que possible pour amortir lachat du matériel médical et des locaux. Toutefois, il avait bien vu où menait cette logique infernale et, plutôt que de se transformer, selon sa propre expression, en « épicier de la médecine », il avait purement et simplement renoncé à prescrire le moindre médicament. Désormais, il prenait le temps découter chaque patient, et de le soigner en le considérant réellement en tant quindividu. Le plus ironique dans cette histoire, cest quil ma expliqué que, bien que la médecine officielle condamne lostéopathie (et de façon générale toutes les médecines dite « alternatives »), une bonne partie de sa clientèle était composée... de médecins. Ces derniers déconseillaient à leurs clients daller voir ailleurs, mais, lorsquils étaient souffrants, cela ne semblait par les déranger daller voir un ostéopathe pour éviter davoir à prendre des médicaments... Voilà pourquoi je dis que la médecine dEtat na aucune excuse pour continuer dappliquer des traitements mutilants à ses patients. A lheure actuelle, il existe dautres façons denvisager la maladie, dautres approches pour guérir, et la plupart des médecins le savent très bien. Ils savent à quel point les souffrances de lâme humaine ont un impact profond sur le corps, et à quel point les résoudre compte pour guérir de la maladie. Mais ils ont peur et, plutôt que de prendre le risque de défendre ouvertement cette approche, ils choisissent dignorer tout ce qui pourrait remettre en cause le système en place. Encore une fois, je comprends les pressions qui pèsent sur eux, et mon but nest pas daccuser qui que ce soit. Mais le fait est que le système de santé ne remplit plus son rôle, que ses dysfonctionnements ont contribué à me faire perdre lune des personnes que jaimais le plus au monde, et que, à présent, jentends bien faire tout mon possible pour que cela narrive pas à dautres. Depuis la mort de ma mère, jai eu loccasion de rencontrer un certain nombre de thérapeutes, mais aussi de malades, et jai pu vérifier par moi-même en quoi le lien entre le corps et lesprit était structuré selon des règles bien précises. Jai ainsi eu loccasion dassister à ce que la médecine appelle des « miracles », et qui nest en réalité que le processus de guérison naturelle du corps lorsque lesprit a surmonté ses conflits. Cest dans cet esprit que jai écrit mon livre, afin de présenter au public une série danalyses et dexemples sur lesquels chacun peut réfléchir. Les internautes intéressés trouveront de plus amples détails dans le dossier ci-dessous : |
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